J'arrête de me sacrifier : la trousse de secours du sauveur

Ça t’es déjà arrivé de ne plus savoir quoi faire face aux victimes sur pattes que tu croises sur ton chemin ?


La victime est une personne qui se sent impuissante, se met dans une position de non-choix, continue à se plaindre en boucle sans trouver le moyen d’agir pour changer. Si tu es sensible à ses frustrations répétées, tu prends alors la position du sauveur bien-aimé, qui se donne l’illusion d’avoir le pouvoir de rendre la victime plus heureuse.


Trousse de secours du sauveur

Il y a 5 questions à te poser pour sortir du rôle de sauveur :

  1. L’autre t’a-t-il demandé ton aide ?
  2. As-tu l’envie, le temps, l’énergie de l’aider ?
  3. Est-ce ton rôle, ton mandat de l’aider sur ce point ?
  4. As-tu les compétences pour l’aider ?
  5. L’autre fait-il sa part ou est-ce que tu fais tout pour lui : 50/50 ?

Prenons un exemple concret raconté par une sweetcheuse. Comme elle, tu pourrais être à un bureau face à une collègue qui passe beaucoup de temps à soupirer et dit régulièrement, les bras ballants : « Aaaah, ça marche pas, j’en peux plus de ce truc ! J’arrive à rien ! » Si tu réponds au moindre soupir en lui réexpliquant en boucle comment utiliser un logiciel et en faisant son travail pour elle, il y a peu de chances que tu aies la paix au travail. Mais reprenons les questions de la trousse de secours du sauveur :

  1. Te l’a-t-elle demandé ? NON, elle se plaint ou soupire.
  2. As-tu l’élan de le faire ? NON, tu as du travail à revendre !
  3. Est-ce ton rôle ? NON, c’est son job, pas le tien …
  4. As-tu les compétences ? OUI mais en partie.
  5. Fait-elle sa part ? NON, elle te laisse faire quasiment tout, voire tout ce qu’elle (dit qu’elle) ne parvient pas à comprendre.

Si tu réponds NON à une seule de ces questions, courage fuis car tu es dans la position du sauveur sacrificiel !

Rendre une victime responsable de sa vie

Pour rendre une victime responsable de sa vie, plutôt que de se sentir responsable d’elle à sa place, il est important de :

  • Refuser de décider pour elle (« Je ne déciderai pas pour toi. Mais je peux te donner mon avis. »).
  • Refuser la place du méchant ou de la mauvaise (« Si tu ne m’aides pas, je n’y arriverai pas ! Me laisse pas tomber c’est pas cool ! »).
  • Limiter ton aide (« Je veux bien relire un peu ce que tu as écrit, mais tu gères le suivi clients. »).
  • Te distancier en cas de plainte répétée (limiter les contacts, moins répondre, partir, …).

Dans l’exemple de Dame Soupir au bureau, la sweetcheuse à laquelle je pense a mis son bureau plus loin pour ne plus autant voir et entendre les appels au secours de sa collègue. Du coup, elle était moins tentée de succomber à la tentation de la « sauver ». Elle n’a plus proposé son aide sans demande explicite de la part de la collègue. Et elle a limité son aide. Ce qui comme par magie a fait diminuer les plaintes de Dame Soupir et l’a amenée à faire davantage son travail, plus vite et mieux.


Dans tous les cas face à la posture « Aide-moi, ne m’aide pas », il est vital d’accepter l’impuissance dans laquelle la victime te met, plutôt que de jouer les sauveurs tout-puissants et indispensables, irremplaçables. Sans quoi toi le sauveur, tu vas te transformer en victime à son tour et c’est toi qui auras besoin d’être sauvé !!


Parce que si tu y regardes bien, sauveur et victime sont les 2 faces de la même pièce. Si tu joues les sauveurs, tu finis par t’en plaindre : « Je dois l’aider, j’ai pas le choix ! J’en peux plus. Je ne prends plus de temps pour moi, j’en fais trop … Mais je suis obligé ! » Les sauveurs sont des victimes aussi puisqu’elles se plaignent des victimes et se mettent dans une position sacrificielle jouissive et socialement plus acceptable, mais victimaire ! Elles se sacrifient sur l’autel des désirs de la victime, puis s’en rendent victimes !

 

Alors c'est qui la victime finalement ?

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